HISTORIQUE
A l’origine : Clermont-de-Celles au XVIIIème siècle
Tout a commencé vers le milieu du XVIIIème siècle. A cette époque, trois familles, celles de Léonard Bernard, de Georges Mousset et d’Antoine Dargon, sont venues s’installer, non loin de la Durolle, au carrefour de la route venant de Roanne et de la route royale de Lyon à Clermont, en un lieu qu’on appela d’abord Clermont ou Clermont- de- Celles et qui devait bientôt prendre le nom de Chabreloche. Ce lieu fait partie de la commune d’Arconsat.
Peu à peu de nouvelles familles descendent dans la vallée, les maisons se multiplient.
A l’origine de cette croissance rapide, il faut d’abord placer le phénomène naturel qui fait descendre les hommes des hauteurs vers la vallée, comme l’eau descend vers la plaine. Ensuite et surtout, le développement de Chabreloche est l’expression de l’importance dans la vie humaine des voies et des moyens de communication et de l’attraction qu’exercent chemins de fer et routes sur les cités des hommes.
Enfin, un autre élément devait favoriser la croissance de Chabreloche : sa position centrale dans l’ancienne commune d’Arconsat, qui le désignait pour devenir un lieu de rencontres et d’échanges.
Ces raisons ont été mises en lumière par la municipalité d’Arconsat, lorsque fut décidée, en 1830, la création d’un marché à Chabreloche :
« L’établissement d’un marché de toute espèce de grains, de bestiaux, de volailles et de comestibles, serait des mieux placé au lieu de Chabreloche, au centre de la commune, agréablement situé sur l’embranchement des deux routes royales de Thiers à Montbrison et à Roanne, qui se tiendrait tous les mercredis de chaque semaine et où les communes environnantes, qui n’ont point de marché, pourraient vendre leurs denrées. »
Vers la même époque, Chabreloche est doté d’un bureau de poste, à la demande de la municipalité d’Arconsat qui, dans une délibération du 3 février 1833, avait demandé l’établissement d’un bureau de boîtes aux lettres à Chabreloche pour recevoir « les lettres et paquets du courrier de Thiers à Lyon. »
Autre manifestation de l’importance prise par Chabreloche : ses habitants, fatigués de faire par tous les temps le long chemin qui les sépare de l’église d’Arconsat, demandent la création d’une paroisse à Chabreloche. Des travaux ont lieu dès 1837, mais il faut attendre 1851 pour que l’évêché de Clermont décide qu’une partie de la paroisse d’Arconsat en sera distraite pour former une nouvelle paroisse avec église à Chabreloche. En janvier 1852, les premiers offices religieux y sont célébrés.
Deuxième moitié du XIX ème siècle : développement de Chabreloche
Puis, le mouvement se précipite. La population de Chabreloche, avec les hameaux qui en sont plus proches que d’Arconsat, compte en 1871 plus de 800 habitants, ce qui nécessite la construction d’écoles publiques qui fonctionnent à partir de 1873.
Enfin, l’ouverture en 1877 de la voie ferrée de Clermont à Saint-Etienne et la création d’une gare à Chabreloche vont donner une vigueur accrue au mouvement des échanges dont l’agglomération est devenue le siège.
En 1874, les habitants de Chabreloche qui possèdent : école, poste, brigade de gendarmerie, bureau de régie, trouvent de plus en plus incommode et injustifié d’être obligés de parcourir plusieurs kilomètres pour aller à Arconsat traiter leurs affaires administratives. Aussi, demandent-ils l’érection de leur section en commune distincte.
Le conseil municipal d’Arconsat examine leur demande dans sa séance du 11 octobre 1874, et, par 10 voix contre 3, émet un avis favorable à la séparation sous les conditions suivantes :
1° : La nouvelle commune de Chabreloche comprendra les villages et les hameaux qui appartiennent à la circonscription religieuse de Chabreloche et ne pourra comprendre, sous aucun prétexte, des habitants de la commune qui ne font pas partie actuellement de ladite circonscription.
2° : Les membres du conseil municipal et les plus imposés présents de la section de Chabreloche renoncent expressément à toute autre annexion de la commune d’Arconsat.
3° : Les frais de toute nature qui pourraient résulter de la division de la commune seront supportés uniquement par la section de Chabreloche qui demande la division et qui l’accepte dans ces conditions.
Le Conseil Général du Puy-de-Dôme donne, le 18 août 1875, un avis favorable à la scission qui lui paraît constituer « une nécessité impérieuse. »
1876 : « l’indépendance » :
Le 28 mai 1876, a lieu la dernière séance du conseil municipal d’Arconsat avec la participation des conseillers de la section de Chabreloche. Ceux-ci présentent une demande de crédits de 600 francs pour la réparation du cimetière de Chabreloche. Sur le refus qui leur est opposé à une forte majorité, les conseillers chabrelochois refusent de signer le procès-verbal et quittent la salle des délibérations.
Trois jours plus tard, le 31 mai 1876, un décret érige en commune distincte et autonome l’ancienne section de Chabreloche.
En 1877, l’actif de la commune d’Arconsat est partagé entre Arconsat et Chabreloche au prorata des impositions de chacune d’elles.