29 juin 2017

Après restauration, la copie d’une œuvre du Titien a été installée sur l’un des murs de l’église

L’église de Chabreloche abrite depuis peu un beau tableau, copie maîtrisée et fraîchement restaurée d’une œuvre du Titien, exposée au Louvre.

Il était caché dans l’ombre et servait de cloison sous l’escalier qui mène au clocher. Le voilà aujourd’hui mis en lumière, sur l’un des murs de ‘église de Chabreloche. Devant un auditoire attentif rassemblé pour l’inauguration, la conseillère municipale Mireille Carton a conté la semaine dernière la belle histoire du tableau Le Transport du Christ au tombeau.

Précisons-le tout de suite : il s’agit d’une copie. L’original, signé Le Titien, se trouve au musée du Louvre, dans la même salle que La Joconde. Mais la copie est de fort belle facture… grâce notamment à une restauration de qualité.

Revenons à l’escalier qui mène au clocher. « C’est une amie, Agnès Dupuy, restauratrice de tableau à Ambert, qui l’a remarqué, raconte Mireille Carton. Elle a proposé de le restaurer. Nous en avons discuté avec le maire Christian Genest et nous sommes tombés d’accord. Cela permettrait de mettre en valeur notre petite église, qui date seulement de la deuxième moitié du XIX e siècle et où il y a peu de mobilier ».

Le financement du projet a été bouclé grâce à des dons privés et aux bénéfices de concerts donnés par le pianiste Laurent Martin.

L’artiste peintre possédait une maison à CellesAgnès Dupuy a pris en charge la restauration de la toile et du cadre. Elle a découvert que le tableau était signé J. Junosza. J comme Joséphine. Mireille Carton a mené l’enquête : « On a trouvé que cette femme peintre avait fait construire une maison aux Hommades, à Celles-sur-Durolle. On l’appelle encore « la maison de la Génosa » même si elle a été vendue dans les années 50 ».

Les recherches menées par les deux femmes ont permis de relever que Joséphine de Junosza, née à Varsovie, était connue pour avoir réalisé des copies de tableaux au musée du Louvre, au début du siècle dernier. Son fils Stanislas a vécu à Chabreloche, dans l’ancienne gendarmerie. « Il s’occupait du cinéma, il peignait et c’est lui qui faisait les décors de la troupe de théâtre amateur », précise Mireille Carton.

Si l’élue, passionnée d’art, a trouvé un certain nombre d’informations sur la peintre, elle n’a pu résoudre le mystère du tableau. Comment s’est-il retrouvé dans l’église ? Était-ce une commande ? A-t-il été offert ?

D’autres questions concernent le cadre, qui a lui aussi été restauré. Il s’agit d’un Bouche, signature renommée dans le monde de l’art. Là encore, le lien avec Chabreloche s’est fait jour grâce à l’enquête de Mireille Carton et Agnès Dupuy.

« Émile Bouche, fils du peintre Georges Bouche et d’Émilie Charmy, propriétaires d’une maison à Marnat, avait installé à Chabreloche une annexe de son entreprise de fabrication de cadres, à l’époque de la Seconde Guerre mondiale ». Bouche et la Génosa se connaissaient-ils ? Assurément. Mais comment ont-ils été amenés à travailler ensemble sur Le Transport du Christ au tombeau ? « C’est une vraie enquête policière », s’amuse Mireille Carton, toujours dans l’attente de témoignages qui pourront l’aider à éclaircir les dernières zones d’ombre.

Un an de travail

La restauration du tableau, (dont voici un détail) a demandé un an de travail à l’Ambertoise Agnès Dupuy. Il y avait notamment des repeints sur la toile, qu’il a fallu enlever, et certains morceaux du cadre se décollaient. Aujourd’hui, même si elle est plus claire que l’originale, la copie a retrouvé tout son éclat.